Quoi de plus frustrant que de scier un morceau de bois puis de réaliser que la coupe est complètement de travers ? À mes débuts, lorsque je devais scier du bois à la scie à main, la moitié du temps je déviais de la ligne de coupe. Résultat : aucune de mes réalisations n’était d’équerre.
Cela vous arrive aussi ? Et bien, je vous propose de découvrir les techniques, mais aussi quelques astuces personnelles qui vous permettront de scier droit à la main, dans du bois.
La préparation de la pièce
Si cela coule de source pour un bricoleur expérimenté, pour un amateur, pas forcément. Et pourtant, le résultat de la coupe dépend essentiellement de la préparation de la pièce à scier.
En quoi consiste cette préparation ?
Le ponçage
Il faudra commencer par poncer la pièce s’il y a trop d’aspérités à sa surface.
Généralement, le ponçage se fait après le sciage. Cependant, le fait de le faire avant vous évitera d’enlever de la matière sur votre pièce déjà coupée aux bonnes dimensions.
Si cela arrive, après le ponçage, votre pièce qui faisait 5,5 cm pourrait bien faire quelques millimètres de moins. Sur une seule pièce, ce n’est pas vraiment grave. Sur plusieurs pièces par contre, cela pourrait complètement ruiner votre réalisation.
Le ponçage doit donc être adapté à l’état de la surface de la pièce.
S’il s’agit d’enlever quelques traces d’usinage ou des repères, un léger ponçage à la main avec un papier abrasif à grain fin suffira (100, 120 ou plus).
Au contraire, s’il s’agit d’enlever des irrégularités, il sera nécessaire d’utiliser une ponceuse.
Ici, on choisira le grain en fonction de la quantité de matière à enlever. Plus il y aura de matière à enlever, plus il faudra utiliser un grain épais (24, 50, 60 ou 80).
Vous ne savez pas comment poncer le bois ? Rassurez-vous, dans l’article intitulé les 4 points clés pour bien poncer le bois je vous explique comment faire. D’ailleurs, sachez que vous pouvez même poncer avec une meuleuse d’angle.
Le rabotage
Pour faire simple, le rabotage consiste à rendre une surface la plus plane possible. L’opération peut se faire à la main ou avec des machines.
L’idée est de faire en sorte que le talon d’une équerre ou n’importe quel objet bien droit, colle sur la surface de la pièce à couper, sans qu’il n’y ait de jour. Autrement dit, il ne doit y avoir aucun espace entre les deux surfaces.
S’il est possible de vérifier la planéité d’une surface à l’œil, il existe toutefois des méthodes plus efficaces pour le faire.
La plus simple consiste à placer le talon d’une équerre, d’un niveau à bulle, d’un rabot ou un tasseau bien droit sur la surface à vérifier, puis de vérifier si la lumière passe au niveau des zones de contact.
Si la lumière passe à certains endroits, c’est que la surface n’est pas régulière. Dans ce cas, il faudra encore raboter.
La prise de mesures et la réalisation des tracés
Pour pouvoir scier le bois aux bons endroits et aux bonnes dimensions, il est primordial de prendre des mesures et faire des tracés. Avec quoi? Grâce aux outils de mesure et de traçage utilisés en menuiserie.
Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur ces fameux outils dans cet article : Les outils de mesure et de traçage dans le travail du bois
Comment mesurer correctement ?
Il existe une règle de base que toute personne qui désire couper du bois (ou n’importe quelle autre matière) doit connaitre: « mesurer deux fois, couper une fois ». Faire l’inverse pourrait amener à des résultats désastreux…
Aussi, au moment de mesurer, il faut s’assurer qu’il n’y ait aucun espace entre le bout du mètre (ou de l’outil de mesure) et le point de départ de la mesure.
Un décalage au niveau de la zone de contact de l’outil et de la pièce à mesurer entraine des erreurs de mesure.
Comment tracer correctement ?
En bricolage, le traçage est tout un art, surtout si on recherche la précision. Ici, il faut non seulement faire des traits extrêmement fins, mais également de tracer des pointes.
Pour obtenir des traits suffisamment fins, rien de plus simple, il suffit d’utiliser un stylo à pointe fine ou encore un couteau à tracer.
Ensuite, pourquoi tracer des pointes ? Pour plus de précision.
Avec un trait droit classique, le souci c’est qu’il n’est pas évident de savoir sur quelle partie scier: à gauche ? À droite ? Sur le trait ? Et c’est pire quand le trait est épais.
Or, avec une pointe, on scie uniquement sur le bout de celle-ci.
L’immobilisation de la pièce
Une fois préparation du bois, la prise de mesure et la réalisation des tracés terminés, avant de scier, il faut absolument immobiliser la pièce.
Il n’est pas rare de voir des bricoleurs, surtout des amateurs, scier un morceau de bois en la maintenant avec une main ou en exerçant une pression dessus, à l’aide de leurs pieds. Or, c’est la chose à ne surtout pas faire si on veut scier droit.
Au contraire, il faut immobiliser la pièce à l’aide de serre-joints.
Le fait d’immobiliser la pièce évite qu’elle ne bouge et permet d’avoir plus de stabilité lors du sciage. Ce qui au final, aide à scier plus droit.
Les techniques pour scier
À ce stade, il sera enfin possible de se munir de sa scie à main et de commencer à scier. C’est également ici que l’on verra l’importance d’avoir de la technique. Cette dernière repose sur 3 axes. Lesquels?
Le maintien de la scie
Il existe différents types de scies à main et qui ne se tiennent pas tous de la même manière. Vous trouverez plus des détails ces outils dans cet article : Les 5 scies à main les plus utilisées en menuiserie.
Sur une scie égoïne par exemple, tous les doigts encercleront fermement la poignée.
Au contraire, sur une scie japonaise, l’index longera le manche tandis que les autres doigts agripperont celui-ci.
Cette position de la main offre une meilleure stabilité et permet de guider le mouvement de la lame. Ce qui explique pourquoi les scies japonaises permettent généralement de couper plus droit.
Néanmoins, il est aussi possible d’adapter cette position sur une scie égoïne. Mais dans ce cas, c’est avec le pouce de la main gauche (pour les droitiers) qu’il faudra guider la lame.
Le mouvement
Toujours en fonction du type de scies, le mouvement à effectuer sera différent.
Pour simplifier les choses, il suffit de retenir que sur toutes les scies, à l’exception des scies japonaises, on coupe en poussant. Sur les scies japonaises, le sciage se fait en tirant.
Aussi, il est primordial d’initier le mouvement en partant exactement du bout du tracé et de s’assurer que la lame est parallèle au trait de coupe tout au long du mouvement.
Vous l’aurez également remarqué, tout au long du mouvement, la lame est légèrement inclinée (vers l’avant ou l’arrière selon le type de scies) par rapport à la surface de coupe.
Incliner la lame offre deux avantages :
- Cela permet d’éviter de rester bloquer dans le matériau à couper.
- Cela permet aussi de scier sans avoir à trop forcer.
Les passes
Pour couper le plus droit possible, il faut aussi éviter de scier la pièce d’une traite. Au contraire, l’idéal est de scier en faisant plusieurs passes.
Plus concrètement, il s’agira d’abord de faire une première coupe peu profonde sur chaque face de la pièce de bois. Ensuite, il suffira de scier en retournant régulièrement la pièce jusqu’à ce que les coupes se rejoignent.
C’est la meilleure façon de scier des pièces de très grandes épaisseurs.
Et s’il faut scier sur de très grandes longueurs, le mieux sera d’alterner les coupes entre les deux extrémités de la pièce à scier, toujours en effectuant un mouvement correct. Ce faisant, on réduit les risques de dévier de la ligne de coupe.
Utiliser un guide
Toutes les astuces et techniques présentées ci-dessus vous aideront à passer des sciages hésitants et approximatifs aux coupes de précision. Cependant, je vous l’accorde, elles ne sont pas évidentes à appliquer. Aussi, il faut un certain temps pour les maîtriser.
Si vous recherchez une solution simple et rapide pour scier droit à la main dans du bois, les guides de coupes sont ce qu’il vous faut !
Ces accessoires existent en de très nombreux modèles et à chaque type de scies correspond un type de guide de coupes.
Comment fonctionnent les guides de coupes ?
Ils présentent au moins deux parties :
- L’une qui est fixe sert de base rigide à l’outil et repose directement sur la surface de coupe.
- L’autre peut être mobile et sert de surface de contact sur laquelle la lame va se reposer.
Tout au long du sciage, la lame va rester en contact avec cette seconde partie. Il suffit alors de la positionner de façon à ce qu’elle soit parallèle ou directement sur le trait de coupe.
Certains guides de coupes se présentent sous la forme d’une boîte ouverte. Ce sont les fameuses boîtes à onglets
Elles servent à faire des coupes droites ou en biais sur des tasseaux et s’adaptent à la plupart des scies.
Est-il possible de se fabriquer un guide de coupes ?
Oui il est tout à fait possible de se fabriquer un guide de coupes.
Le plus simple est de prendre un tasseau (ou une barre d’acier) bien droit, de le positionner sur le trait de coupe et de l’immobiliser grâce à des serre-joints.
Ce guide de fortune vous permet déjà d’améliorer la précision de vos coupes et peut aussi servir de guide pour une scie circulaire.
Sinon, vous pouvez également vous fabriquer un crochet d’établi en suivant les étapes de fabrication dans l’article que j’ai dédié à cet accessoire.
Ce dernier vous permettra de scier droit à la main avec plus de facilité et même si vous ne maitrisez pas parfaitement le maniement de la scie à main.