Si vous demandez à un menuisier expérimenté de combien de serre-joints a-t-on réellement besoin, il vous répondra sûrement : « plus, toujours plus ». Plaisanterie mise à part, les serre-joints font partie des outils indispensables pour bricoler.
À quoi servent-ils ? Quels sont les différents types de serre-joints utilisés en bricolage ? Lesquels choisir quand on débute ? Les réponses dans cet article.
À quoi servent les serre-joints ?
Les serre-joints ont trois principales utilités :
- Immobiliser les pièces sur lesquelles on travaille.
- Maintenir les pièces dans une certaine position lors des assemblages.
- Appliquer une pression sur les pièces lors des collages.
Immobilisation des pièces
Que ce soit pour scier, percer, limer ou poncer une pièce, il est impératif que celle-ci soit immobilisée sur le plan de travail. Avec quoi ? Des serre-joints bien évidemment.
D’une part, cela permet de travailler en toute sécurité en évitant notamment que la pièce soit projetée lors du sciage à la machine ou qu’elle ne se transforme en toupie mortelle durant le perçage.
D’autre part, cela offre un meilleur confort de travail et par extension, de meilleurs résultats avec moins d’efforts. En effet, il est par exemple beaucoup plus facile de scier ou d’utiliser des ciseaux à bois sur une pièce qui ne bouge pas.
Et sur des projets qui nécessitent une très grande précision dans les gestes, le fait que la pièce ne bouge facilite grandement le travail. C’est d’ailleurs pour cette raison que les électroniciens utilisent des systèmes d’immobilisation spéciaux lorsqu’ils font des soudures sur des circuits imprimés.
Maintien des pièces
Si maintenir deux bouts de plastique, selon un angle de 90°, à la main et pendant 10 secondes n’a rien de compliqué, avec des pièces plus volumineuses et nombreuses, les choses le deviennent.
Qu’il s’agisse de faire des cadres ou n’importe quel meuble, pour faire correctement les assemblages, il est nécessaire de pouvoir maintenir les pièces dans une certaine position.
Grâce aux serre-joints, il est possible de maintenir provisoirement les pièces dans une position précise. Ainsi, il n’est plus nécessaire de tenir les pièces d’une main et les outils de l’autre pour faire les assemblages.
De plus, les assemblages sont beaucoup plus précis en utilisant des serre-joints. Ici, il suffit de positionner correctement les pièces, de les fixer avec des serre-joints et le tour est joué.
Serrage des pièces
Certains collages nécessitent que les pièces soient fermement appuyées les unes contre les autres. C’est notamment le cas quand il s’agit de fabriquer des panneaux à partir de planches ou de tasseaux.
Grâce aux serre-joints, il est possible d’exercer une forte pression sur les pièces de façon à les resserrer pour qu’il n’y ait aucun espace entre elles. Cela garantit un collage solide.
Par ailleurs, utiliser des serre-joints sur les pièces lors du collage permet de maintenir une pression constante durant le temps de séchage. Ce qui est indispensable avec certaines colles et sachant que celles-ci peuvent prendre jusqu’à 24 heures pour sécher.
Tout ce qu’il faut savoir sur les colles utilisées en bricolage dans cet article : 6 différentes colles qu’il est possible d’utiliser en bricolage.
Les différents types de serre-joints
Oui, il existe différents types de serre-joints. Certains sont très utilisés en menuiserie, d’autres en maçonnerie ou encore en maroquinerie. Voyons quels sont les modèles les plus utilisés pour la plupart des travaux de bricolage.
Les pinces de serrage
Comme leur nom l’indique, ces outils se présentent sous la forme de pinces, qui peuvent être de différentes tailles.
Il s’agit des modèles les moins chers et les plus simples à utiliser.
Ils s’utilisent comme n’importe quelle pince. Toutefois, grâce à un ressort ou à un mécanisme de blocage, il est possible de serrer ou de maintenir des objets sans qu’il ne soit nécessaire d’exercer continuellement une pression sur les manches de ces outils.
Par ailleurs, il existe différents types de pinces de serrage pour différents types d’assemblages. Les plus utilisées sont :
- Les pinces d’angle pour l’assemblage de pièces à 90°.
- Les pinces de serrage classiques pour tout assemblage à plat.
S’ils sont faciles à utiliser, ces outils présentent un inconvénient majeur : une force de serrage assez faible.
Ainsi, ils sont surtout utilisés pour maintenir provisoirement les pièces et pour les collages qui ne nécessitent pas d’exercer une forte pression sur les pièces à coller.
Les serre-joints en C et F
Il s’agit des modèles les plus utilisés en bricolage. Ils vont servir à serrer des pièces entre elles et/ou à immobiliser les pièces, notamment en les fixant sur un plan de travail.
Les serre-joints en C ressemblent à ceci :
Et les serre-joints en F, à cela :
Ces deux types de serre-joints fonctionnent sur le principe du serrage à vis. Autrement dit, ici, pour resserrer les outils sur les pièces, il faudra tourner un manche ou un levier de serrage.
Le principal avantage de ce type de serrage est qu’il produit une très grande force de serrage. Ce qui est idéal pour les collages qui nécessitent que les pièces soient appuyées fortement les unes contre les autres.
Par ailleurs, ces modèles de serre-joints, contrairement aux pinces de serrage, présentent une gorge et des mors beaucoup plus longs.
Les mors sont les deux éléments de l’outil qui vont prendre en sandwich les pièces et la vis de serrage est fixée sur l’un d’eux.
La gorge quant à elle représente la distance entre les deux mors. Celle-ci est fixe sur les serre-joints en C et réglable sur les modèles en F.
Et plus ces trois éléments vont être longs, plus l’outil sera capable d’accueillir de grandes pièces.
Les serre-joints d’angle
Comme leur nom l’indique, les serre-joints d’angle vont servir aux assemblages et collages en angle et plus précisément, à 90°.
Ces modèles peuvent fonctionner sur le même principe que les pinces de serrage ou encore sur celui du serrage à vis et s’accompagnent des mêmes avantages et inconvénients.
Les serre-joints rapides
Ce sont des serre-joints qui fonctionnent avec un système de pompe. Sur ces modèles, le serrage peut se faire à une main et en appuyant autant de fois qu’il faut sur une gâchette jusqu’à ce que les mors se rapprochent.
Ils sont dits « rapides » car, sur ces modèles, l’ouverture complète de l’outil se fait en quelques secondes en appuyant sur une deuxième gâchette présente sur l’outil.
Comme avantages, les serre-joints rapides sont évidemment très faciles à utiliser et permettent de gagner du temps lors des collages, assemblages ou de l’immobilisation des pièces.
Par contre, ils produisent moins de force de serrage que leurs homologues à vis. De ce fait, ils ne sont pas indiqués pour les collages qui nécessitent d’exercer une pression très importante sur les pièces.
Les serre-joints dormants
Ces serre-joints sont principalement utilisés pour la réalisation de panneaux ainsi que de pièces très larges et/ou épaisses. Par contre, il s’agit également des modèles les plus coûteux.
Ces modèles produisent une très grande force de serrage et surtout, présentent les gorges les plus longues.
D’ailleurs, certains serre-joints dormants sont vendus sans gorge, mais avec uniquement les mors. Grâce à cela, il sera possible d’utiliser différentes longueurs de gorge pour plus de possibilités.
Il faut aussi savoir qu’il existe deux types de serre-joints dormants :
- Les « bars clamps » ou serre-joints à barre.
- Et les « pipes clamps » ou serre-joints à tuyaux.
Pour faire simple, ces deux types de serre-joints dormants diffèrent au niveau de leurs mors.
Les premiers possèdent des mors avec un orifice carré ou rectangulaire pour pouvoir y insérer des tiges d’acier ou des tasseaux en guise de gorge.
Les seconds modèles quant à eux, présentent des mors avec un orifice rond qui pourront accueillir des tuyaux ou des barres de fer rondes.
Pourquoi ces serre-joints sont dits « dormants » ? Tout simplement parce qu’ils s’utilisent généralement à plat sur un plan de travail ou au sol.
Les étaux et presses
Les étaux et les presses ne font pas partie de la famille des serre-joints. Néanmoins, ils figurent dans la catégorie des outils de serrage et sont largement utilisés en bricolage.
Les étaux sont des outils de serrage amovibles. Il est donc possible de les fixer provisoirement à un plan de travail, notamment à l’aide de serre-joints en C ou F, de vis ou de boulons.
Certains modèles présentent même une base rotative et réglable. Grâce à ce système, il est possible de travailler une pièce selon différents angles sans avoir à se déplacer ou à déplacer l’étau.
A contrario, les presses, aussi appelées « presses d’établi », sont des outils de serrage stationnaires qu’il faudra fixer à un plan de travail.
Qu’il s’agisse des étaux ou bien des presses, ces outils vont surtout permettre de maintenir les pièces afin de pouvoir travailler plus confortablement et plus facilement.
Toutefois, il reste possible d’utiliser ces outils en guise de serre-joints, notamment pour les collages. À condition que les dimensions des mors et de la gorge le permettent et que les pièces à coller ne soient pas trop larges/épaisses.
Les presses à cadre
Tout comme les étaux et les presses d’établi, les presses à cadre font partie de la catégorie des outils de serrage. Celles-ci ne vont servir qu’à une seule chose : faciliter la fabrication de cadres.
Et par « cadres » on entend : toute structure avec aux moins 3 côtés. Il peut donc s’agir de n’importe quelle structure polygonale (triangle, carré, rectangle, losange, etc.).
Cependant, ils permettent aussi d’assembler des structures de forme ronde.
Ces outils de serrage fonctionnent soit à vis soit avec un système de pompe. Ils peuvent donc produire une force de serrage assez importante.
De plus, ils permettent d’assembler de très grandes structures étant donné que les dimensions des assemblages réalisables sont déterminées par la longueur de la sangle. Or, il est très facile de trouver de grandes longueurs de sangles.
Par contre, en raison de leur conception, l’utilisation des presses à cadre se limite à l’assemblage des cadres.
Quels outils de serrage choisir quand on débute ?
Ici, il est difficile de ne pas citer la fameuse maxime du menuisier/bricoleur et qui dit « trop de serre-joints n’est jamais assez ». En d’autres termes, il en faut beaucoup et de chaque type.
Cela permet d’augmenter le nombre de possibilités et de faciliter grandement les travaux de bricolage. Après tout, les serre-joints vont servir de mains supplémentaires.
Néanmoins, comme certains modèles ne sont pas donnés et que la facture peut très vite grimper, il n’est pas toujours possible d’acheter beaucoup de serre-joints et encore moins de chaque type.
Quoi choisir quand on débute ?
Un étau
Les étaux sont disponibles en plusieurs tailles, à différents prix et surtout, sont moins chers que les presses.
Pour quelqu’un qui débute ou même pour quelqu’un qui réalise des projets assez conséquents, un étau classique avec une gorge d’environ 200 mm peut très bien faire l’affaire.
Des serre-joints en C et F
Ces serre-joints seront certainement les plus sollicités. Ils font donc partie des modèles à privilégier.
Ici, dans la mesure du possible, l’idéal est de se procurer des serre-joints en C de différentes tailles : 60 mm, 150 mm, 250mm, etc.
Pour ce qui est des modèles en F, il faudra surtout investir dans les grandes tailles. Le mieux sera de prendre des modèles en 300 mm pour la plupart des travaux et en 1200 mm (ou plus) pour les pièces très larges.
Au moins 4 serre-joints d’angle
Dès lors qu’il s’agira de fabriquer un meuble ou de réaliser des assemblages, dans 90% des cas, il y aura forcément des angles droits à former. D’où la nécessité de se procurer des serre-joints d’angle.
Et il en faut au moins 4 pour la simple et bonne raison que cela facilite grandement la réalisation des cadres qui généralement, vont présenter 4 côtés et 4 angles droits.
Par ailleurs, pour le choix du modèle, l’idéal est de privilégier les serre-joints d’angle qui fonctionnent sur le principe du serrage à vis. Ceux-ci produisent une force de serrage plus importante.
Il faudra également penser à prendre des modèles assez petits et qui pourront facilement aller dans les endroits exigus.