S’il n’est pas toujours nécessaire de peindre ses réalisations, parfois, cela est plus que judicieux. La peinture permet de donner un style différent aux objets, mais sert aussi à masquer certains défauts
Sauf que peindre, ce n’est pas toujours facile, surtout quand on cherche un rendu parfait. Dans cet article, je vous propose quelques astuces pour peindre vos réalisations (ou n’importe quel objet) comme un pro. C’est parti !
Bien préparer les surfaces
C’est logique, on ne va pas peindre un objet poussiéreux, mouillé ou plein de taches d’huile. Étant donné que le résultat final dépend de l’état initial de la surface à peindre, il est primordial de bien préparer cette dernière. C’est-à-dire ?
Nettoyer la surface
C’est la base ! Pour peindre correctement, la surface doit être exempte de toute saleté et impureté (poussière, poils fins, résidus de colle, traces d’anciennes couches de peinture, etc.).
Pour le nettoyage, en fonction des saletés à enlever, il faudra soit se servir d’essuie-tout ou d’éponge sèche, soit passer un coup d’aspirateur. Par contre, il faut éviter d’utiliser du tissu pelucheux qui pourrait laisser davantage de poils sur la surface à nettoyer.
Pour enlever les résidus récalcitrants, l’idéal sera de poncer légèrement la surface avec du papier abrasif à grains fins (120 ou plus).
Par ailleurs, l’opération peut se faire à la main ou à la machine en fonction de la taille de la surface à nettoyer et du type de résidus à enlever.
S’il s’agit de quelques traces de stylo, un ponçage à la main suffira. Au contraire, l’utilisation d’une ponceuse sera nécessaire pour les taches de graisse, de café ou de peinture.
Pour apprendre à poncer correctement le bois, je vous invite à lire l’article que j’ai consacré à ce sujet : Les 4 points clés pour bien poncer le bois.
Rendre la surface adhérente
Sur les surfaces très lisses ou très peu poreuses (qui absorbent mal les liquides), la peinture peut ne pas accrocher. Dans ce cas, il faudra rendre la surface adhérente, notamment grâce au ponçage.
Mais s’il s’agit de verre ou de plastique, il faudra oublier le ponçage qui donne un résultat peu esthétique et est potentiellement dangereux. Sur ce type de surface, la meilleure solution est d’appliquer une couche d’apprêt au pinceau, au rouleau ou à la bombe aérosol.
Ce produit a le pouvoir de s’accrocher aux surfaces peu poreuses. Ainsi, il suffira ensuite de peindre par dessus la couche d’apprêt.
En ce qui concerne le bois, deux cas peuvent se présenter :
- La surface est très peu poreuse. Ce qui est aussi le cas sur certains matériaux composites ou dérivés du bois.
- La surface est recouverte d’une couche de vernis.
Dans le premier cas, il faudra soit poncer légèrement le bois avec du papier à grains fins ou moyens (entre 80 à 120), soit appliquer une couche d’apprêt. L’idée est de rendre la surface plus adhérente.
Si la surface a été vernissée, il faudra absolument procéder au décapage. L’opération consiste à enlever la couche de vernis et peut se faire à l’aide :
- D’une ponceuse pour gratter le vernis ou d’un décapeur thermique pour le chauffer et le faire décoller.
- D’un produit de décapage.
Ce produit est un acide puissant que l’on applique à l’aide d’un chiffon non pelucheux sur le vernis. Une fois que ce dernier commence à se décoller, il suffit de passer un coup de spatule.
Le décapage est une opération qui peut être assez compliquée à réaliser. Mais rassurez-vous, dans l’article intitulé « comment décaper un meuble », je vous explique comment faire
Sécher la surface
La surface à peindre doit être propre et sèche. Ce deuxième point est extrêmement important car, peindre une surface humide, en plus d’être difficile, augmente les risques d’écaillement de la peinture.
Et pour sécher la surface, il suffit de passer un coup de chiffon sec. Mais attention, cette astuce ne fonctionne que dans le cas d’une humidité de surface.
Avec des objets imbibés, il faudra se tourner vers d’autres solutions comme :
- Exposer l’objet plusieurs heures/jours à l’air libre et au soleil.
- Utiliser un sèche-cheveux.
- Placer l’objet au four pendant quelques minutes, à condition que celui-ci ne s’enflamme pas rapidement.
Privilégier le rouleau
Une fois que la surface à peindre est prête, il est possible se lancer. Et là, il faut éviter une erreur récurrente chez les débutants : toujours peindre au pinceau.
Si le pinceau permet de travailler proprement et d’accéder plus facilement aux coins et interstices, il ne donne pas toujours les meilleurs résultats. Autant que possible, le mieux sera d’utiliser le rouleau.
D’abord, le rouleau permet d’obtenir une couche plus fine et uniforme. Cela est principalement dû au mouvement et à la forme de l’outil.
Contrairement au pinceau, le rouleau avance sur la surface tout en tournant sur lui-même. Ce faisant, l’outil « écrase » la peinture sur la surface et réduit son épaisseur. Il s’agit de la même technique utilisée en cuisine pour réduire l’épaisseur d’une pâte à l’aide d’un rouleau à pâtisserie.
Les couches sont également plus uniformes étant donné que l’outil étale la peinture et laisse très peu de traces sur son passage.
Ensuite, utiliser un rouleau demande moins de technique. Il n’y a que deux règles à respecter quand on peint au rouleau, à savoir :
- Ne pas appuyer trop fort sur l’outil.
- Superposer les passes/couches.
Un autre avantage très intéressant de l’outil : il permet de peindre très rapidement de très larges surfaces.
Mais attention, il faudra veiller à bien choisir la taille de rouleau qui correspond aux dimensions et à la forme de la pièce à peindre. Ce qui signifie que parfois, il ne sera pas possible d’utiliser cet outil.
Utiliser correctement le pinceau
Peindre au pinceau peut-être très difficile. Pas assez de régularité dans les gestes et les couches ne sont pas uniformes. Trop de peinture sur l’outil et celle-ci se met à couler…
Par conséquent, utiliser un pinceau demande de la technique et quelques règles sont à respecter :
- Récupérer une quantité suffisante de peinture en veillant à ce que celle-ci ne dégouline pas de l’outil.
- Appliquer une pression suffisante sur l’outil (ni trop, ni pas assez).
- Incliner légèrement l’outil.
- Brosser la peinture en dégageant le surplus vers l’extérieur.
- Éviter autant que possible de croiser les couches. Autrement dit, de superposer les couches et de peindre dans tous les sens.
Utiliser les bons pinceaux
En plus de la technique, pour obtenir les meilleurs résultats, il faut également utiliser les bons pinceaux. Quels sont les principaux types de pinceaux et leurs utilités ?
Les spalters
Ce sont les modèles de pinceaux les plus connus et les plus utilisés. Les spalters sont des pinceaux plats et larges.
Ils servent surtout à peindre de grandes surfaces et conviennent à pratiquement tous les types de matériaux.
Les pinceaux à rechampir
Contrairement aux spalters, les pinceaux à rechampir présentent une forme ronde ou fuselée.
Disponibles en plusieurs tailles, ces outils permettent de peindre plus facilement les angles, interstices, moulures et les endroits difficiles à atteindre au rouleau ou aux spalters.
Les pinceaux ronds standards
Ces modèles sont, le plus souvent, utilisés pour le dessin ou la peinture artistique. Comme leur nom l’indique, il s’agit de pinceaux à pointe ronde ou fuselée.
Ces pinceaux sont surtout utiles pour peindre des détails et sur de petites surfaces.
Les poils naturels et synthétiques
Quel que soit le type de pinceaux, ces derniers peuvent également présenter des poils naturels ou bien synthétiques.
Les poils naturels (soie, crin de cheval) sont à la fois élastiques et résistants. Par ailleurs, ils permettent d’obtenir un rendu plus uniforme et lisse.
Par contre, les poils naturels résistent peu aux solvants et aux nettoyages répétés. Autrement dit, il n’est pas recommandé d’utiliser des pinceaux à poils naturels avec de la peinture à l’huile.
Les pinceaux à poils synthétiques (nylon, polyester) offrent plus ou moins les mêmes avantages que leurs homologues. Toutefois, ils se démarquent par leur grande résistance aux solvants.
Bien doser la peinture
Il faut savoir que toutes les peintures ne sont pas prêtes à l’emploi à la sortie du magasin ou de l’usine. La plupart doivent être mélangées à un produit diluant afin de réduire leur viscosité. Ce qui permettra de les appliquer plus facilement sur les surfaces à peindre.
Pour les peintures à l’eau, le diluant à utiliser est bien évidemment l’eau. Pour les peintures à l’huile au contraire, il faudra utiliser des produits plus spécifiques (white spirit, nitro 416, etc.).
Comment faire le mélange ?
Comme les dosages diffèrent d’un produit à un autre et en fonction de la quantité de peinture à produire, l’idéal est de suivre les indications mentionnées sur le pot de peinture.
Néanmoins, quelques astuces permettent de savoir si le dosage est bon ou non, comme :
- La présence de bulle à la surface du mélange. Ce qui indique qu’il n’y a pas assez de diluant.
- La peinture qui coule très vite ou accroche très mal. Ce qui indique qu’il y a beaucoup trop de diluant.
Utiliser de la peinture aérosol
Vous l’avez sûrement remarqué, toutes les astuces présentées jusqu’ici, bien que parfaitement réalisables, demandent du temps.
N’y a-t-il pas de solutions plus rapides pour peindre des objets comme un pro ? La réponse est oui ! Il suffit d’utiliser de la peinture aérosol.
Pourquoi utiliser des peintures aérosols ?
Peintures en bombe, aérosols, sprays… tous ces termes désignent ces produits que nous connaissons très bien et qui permettent de peindre en vaporisant. Ces produits offrent plusieurs avantages.
D’abord, ils sont disponibles en une large gamme de teintes (noir, blanc, argent, or, jaune, etc.) et de finitions (mate, brillante, satinée). Par ailleurs, comme il s’agit de peintures prêtes à l’emploi, ici, plus besoin de doser quoi que ce soit.
Ensuite, ces produits permettent d’obtenir un rendu très propre. Grâce à la vaporisation, la peinture est étalée sur une très grande surface, de façon uniforme et en ne laissant aucune trace. À condition bien sûr de vaporiser comme il faut. Et c’est là tout le souci.
Comment bien appliquer de la peinture aérosol ?
La première étape est de secouer énergiquement la bombe pendant plusieurs minutes. Cela permet de bien mélanger tous les éléments contenus dans le produit (peinture, pigments, solvant).
Une fois le produit bien mélangé, avant de s’attaquer à la pièce à peindre, il est vivement conseillé de faire quelques essais sur une pièce sacrificielle. Un morceau de carton peut très bien faire l’affaire.
Néanmoins, le mieux c’est d’utiliser le même matériau qui constitue la pièce à peindre. D’une part, cela permet d’avoir une idée du rendu que pourrait donner la peinture sur l’objet.
D’autre part, cela permet de voir si la bombe accroche suffisamment sur le matériau. Si ce n’est pas le cas, il faudra le rendre plus adhérent en suivant les astuces décrites plus haut.
Lorsque le résultat est satisfaisant, il sera enfin possible de peindre. Pour cela, il faut positionner la bombe à environ 30 cm de la pièce, appuyer sur le caps et vaporiser en effectuant des mouvements de balayage.
Ce mouvement est très important car, rester trop longtemps sur une zone de la pièce à peindre pourrait entrainer des coulures et rendre la couche de peinture non uniforme.
Quelques astuces bonus
Toujours pour vous permettre d’obtenir les meilleurs résultats, je vous propose en plus quelques astuces qui se sont révélées très utiles pour moi.
Immobiliser la pièce
Il faudra immobiliser la pièce pour éviter qu’elle ne bouge lors du passage du rouleau ou encore à cause de la poussée produite par la vaporisation.
La façon de procéder ne sera pas la même en fonction de la taille et de la forme de la pièce. Néanmoins, s’il s’agit de petites pièces à peindre à la bombe, il suffit généralement de se fabriquer un petit présentoir avec une chute de bois et un clou.
La pièce sera collée provisoirement sur le présentoir, plus particulièrement au sommet du clou, à l’aide de colle chaude. Ainsi, il sera plus facile de vaporiser toutes les faces visibles de la pièce.
Peindre de l’intérieur vers l’extérieur
Il s’agit d’une astuce toute simple, mais qui permet de travailler plus proprement et plus efficacement.
Quand il s’agit de peindre des meubles, des cadres, ou boîtes, le fait de peindre de l’intérieur vers l’extérieur évite que l’on touche accidentellement la peinture fraîche.
Peindre du bas vers le haut
Commencer à peindre en partant de la base de l’objet pour progressivement se diriger vers le sommet permet de réduire les risques de coulure.
Par contre, pour que cette astuce soit vraiment efficace, il faut utiliser correctement les pinceaux/rouleaux.
Surélever l’objet
S’il s’agit de peindre un grand meuble ou tout autre objet de grande taille, pensez à le surélever à l’aide de tréteaux ou de chaises.
Grâce à cette astuce, vous vous épargnerez les douleurs de dos et vous accèderez plus facilement à la partie inférieure (ou le dessous) de l’objet à peindre.